Une construction
L’exposition de 1907
À la suite des grandes Expositions Universelles de la seconde moitié du XIXe siècle, nombreuses sont les villes qui organisent leur propre exposition destinée à mettre en valeur la richesse économique, commerciale et artistique de leur territoire.
À Méru, la Société des Amateurs et Ouvriers d’Art fondée en 1906 par MM. Dalzat-d’Arsac, Perrichon et Devarenne prévoit l’ouverture d’un musée et d’un cours de dessin. C’est finalement l’idée d’une exposition qui germe en premier lieu. Celle-ci est inaugurée le 16 juin 1907 dans l’ancien presbytère Mulot situé face à l’Hôtel de Ville. L’événement est de taille puisque près de 20 000 personnes viennent la visiter renforçant la nécessite de créer à Méru un lieu d’exposition permanent.
L’usine Fessart-Dégremont, une fierté industrielle
L’architecture de la tabletterie méruvienne traditionnelle se caractérise bien souvent par de petits ateliers familiaux adossés aux maisons d’habitation. La Révolution Industrielle amorce un tournant majeur dans l’édification des ateliers. La force vapeur nécessite d’imposantes chaudières, machines et cheminées : l’atelier devient usine.
Louis Marie Alexandre Fessart (1811-1890) possède depuis 1852 une usine à vapeur, la première du genre à Méru, rue Chanzy. Vite à l’étroit, il acquiert des terrains le long de la route d’Andeville et construit en 1859 une usine moderne et ambitieuse destinée au sciage des os et à la fabrication d’objets de tabletterie en os, bois des îles, ivoire ou nacre. En 1872, d’autres bâtiments dont le magasin d’usine, viennent compléter l’ensemble.
A la mort de son père, peu intéressé par cette entreprise, son fils, Charles Fessart (1851-1937), décide de la vendre à Agénor Dégremont (1845-1933). Ce dernier poursuit les activités industrielles et complète le bâtiment principal de nombreuses annexes et aménagements rendus nécessaires en particulier du fait de la location d’une partie de l’usine à plusieurs artisans qui pouvaient alors profiter de la force vapeur. Dès 1897, Agénor s’associe à ses fils Paul (1867-1938) puis Marius (1876-1946) qui poursuivent les activités sous le nom de Dégremont frères jusqu’en 1921.