La nacre vient du mot persan nakkar, qui signifie beau et chatoyant.
Il s’agit d’une substance composite à la fois organique et minérale, qui tapisse la partie interne de la coquille de certains mollusques marins.
La nacre est composée de cristaux d’aragonite associés à de la conchyoline, une substance organique qui les agglomère. La nacre présente un feuilletage en couches superposées, qui la rend très solide et non poreuse. Selon l’arrangement des cristaux, leur dimension, la finesse et le nombre des couches, l’aspect de la nacre sera plus ou moins irisé. De fait, les cristaux d’aragonite reflètent la lumière et créent un aspect moiré que l’on appelle « l’orient de la nacre ». Plus la nacre est épaisse, plus l’orient est important.
En tabletterie, plusieurs types de coquillages nacriers sont employés. Les principaux sont :
– L’huître perlière (Pinctada Margaritifera et Pinctada Maxima). Ce bivalve marin est principalement pêché en Australie et à Tahiti. Il produit la nacre franche, incroyablement lisse et brillante.
– L’haliotide (haliotis) aussi appelé ormeau. Il présente des teintes allant du vert émeraude au doré. On en trouve dans le Golfe du Mexique, en Nouvelle-Zélande, au Japon.
– Le burgau (turbo marmoratus), présent dans les Indes orientales, est un coquillage spiralé également apprécié en tabletterie.
– Le troca nacrier (trochus niloticus) fait son apparition en tabletterie vers 1900 suite à l’appauvrissement des autres matières premières et à l’augmentation de leurs prix. On le trouve en grandes quantités en Indonésie, en Nouvelle Calédonie.
Dès le XVIème siècle, la nacre est utilisée en France, notamment dans la marqueterie.
Elle est ensuite utilisée en tabletterie à partir du 1er quart du XIXème siècle dans la fabrication d’articles de mode : boucles de ceintures, boutons divers, broches, mais aussi d’accessoires de la vie domestique tels que coupe-papiers, porte-plumes, coupe-cigares…
Les coquillages nécessaires arrivent dans les usines de l’Oise depuis les ports de Rouen et du Havre par charrette, puis à partir de 1875, par le train.